Les pathologies digestives chroniques graves : des projections inquiétantes

Ce travail démontre le poids des pathologies digestives qui concernent plus de 5 millions de français, dont 1 million sont atteints de pathologies chroniques graves, principalement les cancers digestifs (44%), les pathologies hépatiques (26%) et les MICI (22%), à l’origine de plus de 700 000 ALD. Les projections suggèrent une augmentation de 40%, 23% et 8% respectivement pour les pathologies en lien avec la nutrition, les MICI et les cancers digestifs.

Les cancers digestifs étaient en 2018 responsables de 45 000 décès. Le cancer colorectal, à lui seul, tue 18 000 français chaque année. Une augmentation de la fréquence des cancers colo rectaux chez les sujets de moins de 50 ans en particulier chez les moins de 30 ans est constatée dans de nombreux pays sans qu’on sache exactement les facteurs épidémiologiques à l’origine de cette augmentation, une cause génétique n’étant retrouvée que dans 20 % des cas. De plus, on note une progression importante de la mortalité par cancer du pancréas qui approche les 12000 décès par an (2ème cancer digestif le plus mortel). Ce chiffre est très préoccupant car actuellement nos possibilités sont limitées en termes de traitements curatifs, et totalement absentes pour ce qui concerne une stratégie efficace de dépistage.

Pour les maladies du foie, si à terme le problème de l’hépatite C sera en grande partie résolu, celui des hépatopathies métaboliques deviendra un vrai défi pour les HGE compte tenu de l’épidémiologie de l’obésité et du syndrome métabolique en France. Ces pathologies hépatiques n’apparaissent pas encore dans les données obtenues en 2016 car elles ne sont que rarement identifiées en tant que telles.

L’impact financier de ces pathologies chroniques graves est majeur : sur les 6 milliards d’euros que coutent ces pathologies à l’assurance maladie, les cancers digestifs comptent pour 1,1 milliard, les maladies du foie (dont l’hépatite C) pour 1 milliard, et les MICI pour 500 millions.

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