Les pathologies digestives : un des motifs d’hospitalisation les plus fréquents

Avec 1,1 million d’hospitalisations complètes (9% de l’ensemble des séjours) et 2,7 millions de séjour « 0 nuit » (HDJ/ambulatoire) (16% de l’ensemble des séjours), les pathologies digestives représentent un des motifs les plus fréquents de recours à l’hospitalisation. Si les hospitalisations complètes sont restées stables entre 2012 et 2106, l’augmentation a été forte (4% chaque année) pour l’hospitalisation de jour qui est portée par l’endoscopie ambulatoire (majoritairement dans le privé), et les chimiothérapies/biothérapies (majoritairement dans le public). Cette tendance, augmentation de l’hospitalisation de jour associée à une stabilité de l’hospitalisation classique traduit en fait une augmentation relative des pathologies digestives lourdes et ce tournant ambulatoire ne doit pas conduire comme dans d’autres spécialités à une diminution des capacités en lits d’hospitalisation classique.

De plus, les pathologies digestives représentent le 1er motif de passage aux urgences suivi d’une hospitalisation. Ces évolutions témoignent clairement d’une évolution des prises en charge médicales en particulier dans le domaine du cancer et des MICI qui comptent certainement pour beaucoup dans l’augmentation de 14% entre 2012 et 2016 des séjours avec prescriptions de traitements de la « liste en sus » associés à des séjours hospitaliers. Le développement de nouveaux traitements (immunothérapie des cancers, biothérapies sous-cutanées et orales dans les MICI) peut laisser entrevoir d’autres évolutions dans les années à venir. Ces structures étant très consommatrices de ressources humaines médicales, et compte tenu de la démographie médicale annoncée, il est probablement utile que les équipes développent à court/moyen terme des alternatives à la prise en charge exclusivement médicale de ces pathologies en s’appuyant sur les nouvelles dispositions réglementaires concernant les infirmières en pratique avancée. En hépato-gastroentérologie, ces dispositions ne concernent actuellement que l’oncologie, mais il est important que la profession milite pour étendre ce dispositif à d’autres pathologies digestives telles que les MICI ou l’hépatologie voire l’endoscopie.

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